915km de Munster à Pomport (1/3)
Partie 1/3 : L'adieu à Poséidon
Comme sur l'U2B, le départ de la course est donné par le Dieu Poséidon, à l'extrémité de l'étang du Parc de la Fecht. Libérés par le divin "go", les participants de la Route 915 ou "Routards 915", qui en solo qui en duo voire en trio, s'élancent tranquillement à l'assaut des plus de 900 bornes qui les séparent de Pomport, antre de l'Ultra du Sud-Ouest (USO).
C'est la reformation de la Communauté des Ballons, l'adieu à Poséidon, la joie du départ, le comble de l'excitation, à peine atténuée par la rumeur lointaine de quelque vague appréhension.
On quitte donc Munster (68) en remontant d'abord la vallée de la Fecht par le Chemin de Leymel qui rappellera des souvenirs de fin de course aux U2Bistes de 2019 et 2020.
S'ensuivent Luttenbach et Breitenbach, puis Muhlbach, toujours à plat, comme il convient de s'échauffer progressivement avant d'attaquer les choses sérieuses.
Enfin, la Voie Verte VV21 nous dépose à Metzeral, sur la D10, en direction de Sondernach.
3km plus loin, on sort de Sondernach en longeant un parking pour camping-cars, familier aux U2Bistes et plus encore aux cantiniers qui y tiennent régulièrement le CP9 de l'U2B.
3km plus loin, on sort de Sondernach en longeant un parking pour camping-cars, familier aux U2Bistes et plus encore aux cantiniers qui y tiennent régulièrement le CP9 de l'U2B.
C'est ici, au km 10 de la Route 915, que prend fin l'échauffement des Routards, avec le début de l'ascension du Col du Platzerwaesel (1182m) qui nous plonge sous les frondaisons d'une sylve épaisse pour nous faire nous élever de 600m en 7km, soit 8,5% de pente moyenne, non sans moult rappels peinturlurés, à peine décolorés, des fugaces exploits de quelque Tour passé.
Après le passage du col, on se retrouve à découvert, au beau milieu des pâtures d'altitude.
La route s'élève encore un peu pour atteindre le parking du Breitfirst (1280m), puis on rejoint la Route des Crêtes qui file en ondulant vers le Grand Ballon. Mais arrivés au Markstein, on laisse finalement le Grand Ballon devant nous pour plonger vers Kruth et la Vallée de la Thur (CP3 de l'U2B) via la D27 qui descend tranquillement, à flanc de montagne, en contrebas de la Route des Crêtes, franchissant de nombreux talwegs plus ou moins encaissés.
La route s'élève encore un peu pour atteindre le parking du Breitfirst (1280m), puis on rejoint la Route des Crêtes qui file en ondulant vers le Grand Ballon. Mais arrivés au Markstein, on laisse finalement le Grand Ballon devant nous pour plonger vers Kruth et la Vallée de la Thur (CP3 de l'U2B) via la D27 qui descend tranquillement, à flanc de montagne, en contrebas de la Route des Crêtes, franchissant de nombreux talwegs plus ou moins encaissés.
Après 10km de descente environ, on quitte la D27 pour s'engager sur une petite route forestière dont l'accès est interdit aux véhicules par une barrière et qui nous amène directement, dans un calme voluptueux, aux premières maisons de Kruth. On traverse alors le village, puis la Thur, pour se retrouver à nouveau sur le tracé de l'U2B, au début de l'ascension du Col d'Oderen (884m).
La Route du Ventron (D13B1) nous convie aux 7km d'ascension du Col d'Oderen d'où on rebascule sur le versant vosgien (département 88) où la D13B1 devient D43.
On suit cette départementale pendant encore un gros kilomètre avant de bifurquer sur une petite route forestière qui monte tout d'abord au Col du Page (957m) avant de redescendre au hameau de Larcenaire puis jusqu'à Bussang (km57), au fond de la Vallée de la Moselle qui prend sa source non loin (Col de Bussang).
Là, les Routards 915 s'engagent pour 4km sur la Voie Verte des Hautes Vosges (VVHV) qui longe la très passante N66 jusqu'à St-Maurice-sur-Moselle, siège du CP4 de l'U2B dont on quitte désormais le parcours. 6km de plus sur la piste cyclable, soit 10km en tout, permettent de s'octroyer encore un peu de répit avant le retour du grand méchant dénivelé.
Au Thillot, on prend la D486 qui monte au Col des Croix (678m) et nous fait entrer en Haute-Saône (70), 3ème département traversé, 3ème région historique visitée.
Au col, on s'engage sur l'étroite D16 pour grimper tranquillement, à 4% de pente moyenne, jusqu'au pied du Ballon de Servance qu'on atteint au bout de 10km.
Nous cheminons à présent au coeur de la Réserve Naturelle des Ballons Comtois.
Passé le point haut de la route (1150m), on bascule dans la descente qui nous mène à Plancher-les-Mines, annonçant à la fois la proche sortie du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges et l'imminence des premiers 100km parcourus, cumulant également la majeure partie des quelque 4000m de dénivelé positif de ce premier tiers de parcours (dont nous ne sommes qu'au tiers également... soit 1/9 des 900).
Les 10km suivants, sur la D97, restent assez vallonnés, mais on sent bien qu'une nouvelle phase du voyage va bientôt commencer, moins sauvage, plus peuplée, plus plane, moins accidentée.
Au km 108, cette sensation se confirme lorsqu'on retrouve la passante D486 pour entrer dans Mélisey qu'on traverse dans toute sa longueur avant de prendre la plus tranquille D74, en direction de Luxeuil-les-Bains, au lieu-dit La Goulotte.
On navigue à présent entre prairies, champs, forêts et étangs, traversant régulièrement quelques villages ou hameaux.
Puis, à l'approche de Vesoul, on se hasarde à renouer timidement avec quelques menus reliefs, rompant enfin avec la platitude des derniers kilomètres, certes reposante et à ce titre sans doute appréciée, mais à long terme également sclérosante et finalement assez peu goûtée.
Les banlieues sportives de Vesoul ne sauraient être traversées par les Routards 915 sans que ceux-ci paient leur tribut au cultissime Patat'Off.
Ainsi, à quelques encablures à l'Est de la capitale azzolienne -- chauffe, Marcel ! chauffe ! --, les glorieux Routards, Patatovistes de coeur voire de mémoire de DUV, grimpent aux rideaux de l'aérodrome de Vesoul-Frotey, site du Patat'Off #3 (dont on se rappelle, en photo ci-dessous, le généreux ravito de sauciflard, cancoillotte et comté patiemment affiné), pour renouer avec les émotions aériennes de mars 2022.
Après une traversée de Vesoul-City, agrémentée d'une ou deux bienvenues boulangeries, on se retrouve bientôt en bord de Durgeon, puis sur la berge du Lac de Vaivre où nous nous régalâmes, il y a de cela bien longtemps, d'un tout premier Patat'Off, pareillement ravitaillé tout au comté, additionné du malicieux ingrédient-mystère qui devait faire florès puis pataquès dès le début de semaine suivant l'épreuve : l'épice de pangolin qui fit fureur au printemps 2020.
En arrivant à la base nautique, à l'extrémité ouest du Lac de Vaivre, on quitte la berge pour traverser le lotissement de Montoille et s'engager bientôt sur une voie verte qui nous fait longer Le Durgeon jusqu'à Chemilly où le modeste affluent vient grossir la Saône.
Nous allons maintenant suivre la V50, plus connue sous l'appellation de Voie Bleue (Moselle-Saône à vélo), sur près de 80km, de Chemilly à Talmay, longeant tantôt les Rives de Saône, tantôt des canaux de dérivation.
A l'exception de Scey-sur-Saône (1500 hab) au km185 et Gray (5500 hab) au km237, cette longue section de Voie Bleue est essentiellement parcourue en pleine nature, dans la verte, traversant aussi brièvement que sporadiquement quelques rares hameaux et villages comtois.
A Essertenne-et-Cecey, on quitte pour la dernière fois cette rive de Saône à laquelle la V50 nous ramenait invariablement depuis Chemilly, 72km plus tôt.
8km plus loin, on quitte la V50 également, à Talmay, marquant l'entrée des Routards 915 en Côte-d'Or (21), 4ème département par eux traversé.